Un des phénomènes de Poltergeist les plus mystérieux de France

En 1963, pendant cinq mois, médecins et malades de la clinique du Docteur Cuénot sont la cible de mystérieux jets de pierre semblant venir d’une pièce verrouillée.

Après un hiver glacial, et d’incessantes pluies en début du printemps 1963, les résidants de la clinique Cuénot profitent du moindre rayon de soleil pour s’installer sur la terrasse de l’établissement, face à la mer, allongés sur leurs voiturettes. Ce jour de mai, le petit groupe est soudain importuné par une pluie de cailloux, dont la provenance reste difficile à repérer. Quelques infirmières se précipitent dans la demeure, ouvrent quelques portes, mais rien de bien probant ne permet de savoir d’où viennent ces cailloux.

Les jours suivants, les semaines suivantes, les jets se répètent, de façon aléatoire, mais régulièrement. Et chose déplaisante, il est toujours impossible de savoir d’où les projectiles sont lancés. Éclats de moellons, fragments de briques, débris de galets… Il semble de plus que les objets ne proviennent même pas de la bâtisse elle-même. Mystère….

Les incidents se répétant, le directeur de l’établissement, le Dr Alain Cuénot commence à s’inquiéter. D’autant que la rumeur enfle, on parle non plus de mauvais plaisant, mais de poltergeist, ces phénomènes inexpliqués liés à la présence d’adolescents. Le médecin va donc faire appel à une sommité, le Dr Robert Toquet.

Depuis la maison vide Ce médecin, physicien et chimiste, s’intéresse tout particulièrement aux phénomènes métapsychiques ou surnaturels comme la télékinésie, les calculs prodigieux ou la transmission de pensée.

Délégué par l’Institut de métapsychique international, Robert Toquet vient à Arcachon mener sa petite enquête. Il raconte lui-même : « Au cours de la première nuit que je passai dans cette chambre, à 4 heures du matin, des coups relativement violents furent frappés à la porte de ma chambre. Au troisième coup, je me levai et j’ouvris brutalement la porte qui donnait sur un couloir parfaitement éclairé par des lampes électriques. Personne ne s’y trouvait. C’est alors que retentit le quatrième coup comme s’il avait été produit par un poing invisible, cependant que je sentais vibrer la porte… »

Le visiteur cite encore ce jour, où le personnel au complet, et tous les malades, se trouvaient réunis sur la terrasse quand les jets se sont produits. La maison était alors absolument vide… Parmi les malades se trouve un policier parisien. Il va enquêter, bien sûr… « Il leva la tête au moment précis où une grosse pierre, d’environ 200 à 300 grammes, était lancée par la fenêtre ouverte d’une chambre du deuxième étage du bâtiment côté est, désaffecté.

Il ne vit ni bras, ni tête, ni personne, mais seulement un caillou qui sortait de ladite fenêtre pour tomber sur le sol comme s’il était lancé du fond de la pièce par quelqu’un se cachant. L’étage, immédiatement exploré, fut trouvé vide et la porte de ladite chambre fermée à clef comme toutes les chambres inutilisées », raconte Robert Toquet.

Lui-même admet « le caractère paranormal de ce qui a été constaté » et se voit « dans l’impossibilité de les expliquer par des facteurs normaux d’interprétation ». Le Dr Cuénot a pourtant une petite idée. Un peu tordue, mais il est troublé par un faisceau de coïncidences.

Un début d’explication Une malade âgée de 17 ans, Jacqueline, semble particulièrement visée par les jets de pierre. Ils se produisent toujours dans un endroit où elle se trouve. Et quand elle s’absente de la clinique, ceux-ci s’interrompent. Or, Jacqueline occupe la chambre d’une jeune fille qui a quitté l’établissement en juillet précédent, Angelina, et en présence de laquelle les premiers jets ont été observés. Le phénomène serait-il lié à cette chambre ? Les deux jeunes filles sont des adolescentes un peu instables. Perturbées, comme tout le monde, par la possible fermeture de leur clinique. Cuénot convoque la jeune fille pour un entretien le 1er septembre 1963. Les manifestations cessent immédiatement après. Le fin mot de l’historien, on ne l’a jamais su officiellement.

Qui était ce Dr Cuénot ? Un ancien des hôpitaux de Nancy, chirurgien orthopédiste estimé, fils du savant Lucien Cuénot. Après avoir contracté une tuberculose, Alain Cuénot a orienté ses recherches sur les maladies osseuses consécutives à la tuberculose. Et a, dans ce but, racheté en 1938 à Arcachon, ville de soins réputée pour son climat, la clinique du Dr Lalesque où l’on soignait déjà ce type d’affections. Il est aussi passionné par l’histoire et les civilisations, auxquelles il a consacré quelques ouvrages. Il reste d’ailleurs, semble-t-il, pas mal d’inédits.

Dans un de ses livres, « L’histoire incertaine » et plusieurs communications scientifiques, il évoque cet épisode mystérieux à la clinique des Allongés. Il a aussi été invité à l’ORTF avec son confrère Robert Toquet, pour un débat télévisé en 1967 à la suite de la diffusion d’un film, « Qui hante le presbytère de Borley ? », relatant une histoire similaire en Angleterre.

Aujourd’hui, la clinique a disparu. Sur son emplacement a été bâtie la résidence Maupassant, sur la promenade Veyrier-Montagnères.

Source :  sudouest.fr

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