L’endroit le plus effrayant du Japon

Qui n’a jamais rêvé de connaître la terreur ? Au pied du mont Fuji, le parc Fuji-Q Highland dispose de multiples attractions terrifiantes quasiment toutes inscrites dans le Guiness Book des records. Néanmoins, ce ne sont pas les rollercoasters monstrueux qui vous rendront fou : l’horreur, vous la trouverez dans un bâtiment qui ne paye pas de mine mais croyez-moi, vous n’en sortirez pas indemne…

Contrairement à d’habitude où les visiteurs peuvent faire 3 heures de queue, ce jour là, il n’y avait qu’une trentaine de minutes d’attente. Les signaux étaient au vert, je ne pouvais pas passer à côté de ce bâtiment peuplé de créatures plus vraies que nature.

Dans la file, j’ai eu le temps de voir les gens complètement effrayé emprunter la sortie de l’attraction. C’est des petites natures ou quoi ?

Quelques conseils

Mon conseil n°1 : vivez l’expérience seul

Parcourir les couloirs de l’hôpital en groupe serait un crime de lèse majesté, allez-y en solo

Mon conseil n°2 : mettez-vous dans l’ambiance

Remémorez-vous quelques scènes cultes de films d’horreur. Si vous n’êtes pas fan de ce genre de film, imaginez simplement que vous allez vivre une expérience hors du commun, livrez à vous même, seul(e) dans l’obscurité pendant une bonne trentaine de minutes

Faites les malins pendant qu’il en est encore temps

La terreur vous attend au Fuji-QDes distributeurs d’omamori (amulettes de protection) se trouvent devant l’hôpital. En voyant des japonaises insérer des pièces dans la machine afin de pouvoir mettre autour de leur cou ces omamori, je dois bien avouer que je n’ai pas très bien compris le pourquoi du comment, je rigolais bien intérieurement. Ces talismans sont en effet sensés vous protéger des esprits malins et autres démons. Que vous soyez fans de films d’horreur ou non, vous ne pourrez pas rester insensible lorsque vous pénétrerez dans le bâtiment. On vous invitera à vous asseoir afin que vous puissiez apprécier une vidéo bien sympathique qui vous présentera ce qui est arrivé au personnel de l’hôpital. On reconnait dans cette réalisation les grandes qualités des cinéastes japonais de films de genre avec des scènes et des plans bien coupés. Jusqu’à maintenant, rien de trop affreux même si la vidéo met bien dans l’ambiance. Après un cliché souvenir, il faudra y aller

Livré à moi-même

Début de l'aventureJe me dis c’est sympa, il y a plein de groupes de japonais je vais bien réussir à me faufiler dans un des groupes. Un premier groupe franchit la porte, adieu. Je suis le deuxième, tout seul, un groupe de 4 japonais derrière moi. Bon, à l’appel de l’infirmière au teint blafard, portant un masque sur le visage maculé de sang, mes petits amis de derrière me dise : « douzo ! douzo ! » (je t’en prie ! vas y !). J’ai alors compris que j’allais passé un grand moment de solitude. Je franchis donc la porte, l’infirmière me tend une minie-lampe torche et advienne que pourra. Dans le pire des cas, il y a toujours les portes qui vous permettent de sortir de l’attraction si cela devient trop dur. Mais je suis là, en chair et en os, à 10 000 kilomètres de mon écran d’ordinateur de Paris, là où je rêvais de passer ces 20 minutes de folie dans cet hôpital de l’horreur ! Pas question de me débiner maintenant, je suis grand et solide bon sang me dis-je alors ! Il fallait bien se trouver un prétexte pour avancer.

Une plongée dans l’horreur la plus totale

Une première partie du parcours pour me tester

Je suis maintenant seul, plongé dans une semi-obscurité. Mon choix : soit j’y vais sans lampe dans la quasi obscurité et pour le coup je vais sursauter au moindre bruit suspect, soit j’allume la micro torche pour voir où je vais mais aussi voir le visage des patients de l’hôpital. Mon choix est vite fait : j’ai beau me dire que tout cela n’est qu’une attraction, je ne peux m’empêcher de faire défiler dans ma tête les scènes de mes films favoris. Je suis seul là où les gens y vont par grappe de 3 ou 4. J’allume la torche, je monte l’escalier et je ne fais pas le fier à bras car je sais que tôt ou tard, un cinglé va me sauter dessus.

Au premier zombi qui surgit de derrière une bâche cachée, je me surprends moi-même et sursaute en poussant un cri d’effroi … je suis obligé de sprinter, le couloir me semble interminable

Chaise pour les malades mentaux maculée de sangTout est plus vrai que nature c’est absolument hallucinant : fini les décors en cartons pâtes et les squelettes en plastique des maisons hantées classiques, ici, le matériel de l’hôpital est vrai, poussiéreux, le sang plus vrai que nature, les bruits bizarres sont partout, les ampoules grésillent lorsqu’on à la chance d’en croiser. Pour le moment rien à l’horizon. Plus pour longtemps. Ces japonais sont d’une folie sans borne, ils ont même reproduits des scènes de jeux vidéos d’horreur (se balader entre des casiers qui ne vous laissent que 50 centimètres pour avancer, vous vous demandez ainsi si la prochaine fois que vous tournerez vous ne tomberez pas sur un cinglé), au premier zombi qui surgit de derrière une bâche cachée, je me surprends moi-même et sursaute en poussant un cri d’effroi, je pars en vitesse sans me retourner. Les 20 minutes qui allaient suivre allaient être bien longues. En franchissant une porte, je pointe ma lampe vers les côtés pour voir si il n’y a pas quelqu’un qui s’y trouve, belle boulette de ma part, une femme zombie accroupie et prostrée me regarde et pousse un éclat de rire à vous glacer le sang, je l’ai à peine regardé et n’ai pas demandé mon reste, je n’avais aucune envie qu’elle me court après.

Un malade dans une salle d'opérationC’est alors qu’un autre surgit de je ne sais où et me course durant 50 mètres dans un couloir lugubre, je me retourne car j’entends toujours ses pas derrière moi, il court le beau diable ! Je suis obligé de sprinter, le couloir me semble interminable, il pousse des hurlements et des cris, je me retourne et pointe la lampe sur son visage et je me dis que je n’aurais jamais du rentrer dans cet hôpital de fous.

 

 

Mes pas étaient rapides mais légers pour ne pas trop éveiller l’attention des cinglés

A force d’avancer d’un pas rapide, je rejoins un premier groupe de quatre japonais terrifiés, leur visage en dit long sur les expériences qu’ils ont faites depuis le début du parcours, ils ont peur en me voyant et comprennent que je ne suis qu’un visiteur. Je pense finir mon calvaire avec eux, pensez-vous ils me sortent le mot magique : « douzo ! douzo ! » en pensant que j’attirerais mieux les cinglés devant eux en servant d’appât. Je suis donc parti de nouveau en solo et je dois bien avouer que j’aurais bien aimé avoir à mes côtés un Chris Redfield ou une Jill Valentine de Resident Evil premier opus, surentraînés et armés de leur beretta de fonction car croyez-moi, là où derrière mon écran en France je rigolais bien en voyant les gens sortir de cette attraction en larmes et terrifiés car cela me semblait une attraction pas si énorme que cela, je ne faisais pas le fier à bras dans ces couloirs sombres

Une deuxième partie du parcours dans l’angoisse et l’horreur

J’ai bien cru que j’allais utiliser une des nombreuses issues de secours qui jalonnaient le parcours

porte-sortieArriva donc le moment où je suis tombé nez à nez avec un zombi alors que je regardais ailleurs, il était assis, inactif et n’était là que pour me demander de rendre la lampe torche. Ouf, fin du parcours ! Mais pas du tout, cela aurait été trop beau. Amuse-toi bien maintenant, continue sans lampe pour la deuxième partie du parcours. À ce moment là j’ai bien cru que j’allais utiliser une des nombreuses issues de secours qui jalonnaient le parcours et puis je me suis ressaisi et je dois bien avouer que je ne l’ai pas fait dans la finesse celle là, mes pas étaient rapides mais légers pour ne pas trop éveiller l’attention des cinglés, je me suis surpris aussi à me courber machinalement je ne sais pas pourquoi pour avancer à moitié accroupi, de peur peut être de recevoir une mauvaise surprise sur la tête. J’ai ainsi rejoins un groupe de japonaises devant moi qui avançaient coller les unes aux autres à deux à l’heure, inutile de vous dire quel mot magique elles m’ont sortis, je n’allais pas faire le lièvre, j’ai tracé la route. A ce rythme, inutile de vous dire que les zombis ont tout loisir de penser à comment ils vont vous croquer dans une salle mais chacun sa technique pour prendre son pied…

Dans la pénombre, quelques fois dans le noir, cette deuxième partie de parcours m’a semblé interminable.

Le tunnel de lumière : la sortie tant attendue

Je me rappelle encore ô combien j’étais heureux de voir ce halo de lumière, là-bas, au fond d’un énième couloir. Je n’ai pas demandé mon reste pour sortir de cet antre de la terreur. Dans un cas réel, survivre plus d’une minute dans un environnement pareil me semblerait délicat, nous deviendrions un zombi supplémentaire

Une expérience démentielle

Quelques personnes qui ont parcouru les couloirs de ce bâtiment et avec qui j’ai eu l’occasion de parler ont eu des avis bien tranchés sur leur passage dans l’hosto des fous. Si certains ont réussi à surmonter leur peur (notez que toutes ces personnes ont arpenté les couloirs en groupe), d’autres ont en revanche passé tout comme moi un sale moment à l’intérieur de ces murs.

Certain(e)s font surement les malins derrière leur écran mais si vous souhaitez tentez l’expérience, une fois sur place ne reculez pas et allez-y tout seul, vous allez vous faire plein d’amis bizarres à l’intérieur…

Une ambiance extrêmement réaliste

Les décors utilisés sont de vrais objet : chariots, lits d’hôpital, lampes de salles d’opérations, casiers, … Oui, vous naviguerez dans un hôpital délabré aux couloirs lugubres

Un hôpital rien que pour vous

Chaque groupe partira entre 3 et 5 minutes d’intervalle de manière à ce que vous n’entendiez pas les gens devant et derrière vous. Vous serez livré à vous même dans cette obscurité omniprésente et vous vivrez l’expérience comme si vous étiez seul dans le bâtiment…

Des cinglés qui vous glaceront le sang

Non seulement les acteurs sont très bien maquillés mais en plus, ils campent parfaitement leur rôle de zombi avec des gestuelles et des cris très réels… Je me rappelle encore de la tête du fou qui me courrait après quatre ans après mon passage dans cet hôpital de la terreur.

Foncez y sans réfléchir

Si vous avez envie de sentir ce qu’est la vraie peur, celle qui peut vous immobiliser sur place, allez arpenter les couloirs sombres de cet hôpital si vous passez au Fuji-Q vous m’en direz des nouvelles !

Source : planetemaneki.com

 

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