La Combustion Humaine Spontanée

Il faut se rendre à l’évidence, il y a certaines choses que la science ne peut expliquer, comme par exemple la chaussette orpheline de son âme sœur une fois sortie de la machine à laver, ou bien la stérilité de mes deux billets de 20 dans mon porte feuille.

Mais ce qui nous intéresse aujourd’hui c’est la combustion humaine spontanée (que l’on appellera CHS).

Alors, qu’est ce que c’est ?

C’est lorsqu’un être humain brûle « de l’intérieur », sans qu’aucun élément extérieur apparent ne soit en cause. L’ environnement reste intact ou peu touché, alors que le corps peut finir en cendres.

Dans le Dictionnaire de médecine usuelle (1849), le docteur Lagasquie donne la définition suivante : « Accidents rares, mais avérés, dans lesquels, avec ou sans la présence d’une matière quelconque en ignition, le corps humain, plein de vie et de santé, s’enflamme, se brûle partiellement ou se consume en presque totalité « .

Dans des circonstances normales, le corps humain prend feu très difficilement. Il faut savoir que dans les crématoriums, les corps sont souvent soumis à une température oscillant entre 700 et 1000 degrés. Même dans ces conditions, un broyeur doit souvent être utilisé pour réduire en poudre les os qui n’ont pas brûlé correctement.

Le premier cas recensé, de ce qui pourrait s’apparenter à une CHS, est survenu au 15ème siècle en Italie, non loin de Milan. Polonus Vorstuis, après avoir bu deux bouteilles de vin, se serait mis à vomir des flammes qui finirent par le consumer entièrement. Bon j’avoue, un peu comme moi le samedi soir.
A l’époque, entre superstition et inculture médicale, les CHS sont mises sur le compte de l’alcoolisme ou d’un châtiment divin (ou diabolique), au choix.
Cette interprétation moralisatrice sera reprise dans la littérature du 18ème et du début 19ème siècle.
Dans son célèbre roman « un capitaine de 15 ans », Jules Verne rapporte même l’histoire d’un roi africain qui se serait enflammé comme une bonbonne de gaz après avoir abusé de punch.

L’état dans lequel sont retrouvés les corps constitue le réel mystère de la CHS : non pas carbonisés, mais littéralement vaporisés ! Pourtant, le corps humain est composé de 75% d’eau, et donc par conséquent, un très mauvais combustible.
Une autre constante pose problème. L’ environnement. En effet, ce dernier ne montre aucun signe particulier de brûlure. Comme si le feu s’était déchaîné sur la victime et seulement sur elle.
Le chauffeur routier britannique, Georges Turner en est d’ailleurs le parfait exemple. Il brûla inopinément dans la cabine de son camion, sans que rien ne soit abîmé autour.

Le cas Jack Ange

Jack Angel, aujourd’hui septuagénaire, est LE survivant d’une CHS. Dans la nuit du 12 novembre 1974, à Savannah en Floride, Jackdort paisiblement. Trop peut être, il se réveille quatre jours plus tard et remarque que sa main droite est noire du poignet jusqu’au bout des doigts « Elle était brûlée, cloquée », a-t-il expliqué. « Et il y avait eu comme une explosion dans ma poitrine qui avait fait un trou, j’étais brûlé à la cheville et dans le dos « .
Comme il ne souffre pas, il se douche avant de mettre la chemise et le pantalon qu’il portait quatre jours plus tôt. Ni ses vêtements, ni ses draps, ne révèlent la moindre trace de feu. Dans les minutes qui suivent, il s’évanouit. Il reprendra ses esprits à l’hôpital mais en état de choc et souffrant d’une douleur atroce. Les médecins sont eux aussi ébahis en constatant que la brûlure s’est prolongée vers l’intérieur de l’avant-bras, détruisant une bonne partie des tissus cutanés. Il sera un peu plus tard amputé de l’avant-bras, car sa main s’était infectée, risquant d’envahir le bras tout entier.

Curieusement, les victimes, si elles survivent, sont rarement capables de se souvenir de l’incident. Elles ne semblent pas souffrir.
Le côté effrayant de ce phénomène est donc le fait que cela pourrait se produire n’importe quand, n’importe où et surtout sur n’importe qui.
Dans tous les cas, les témoins ayant vu une personne s’enflammer confirment que la victime ne semble même pas remarquer qu’elle brûle.

Il existe plusieurs hypothèses pour expliquer ce phénomène. Les plus sensées parlent d’un gaz encore inconnu qui serait présent dans le corps humain et qui pourrait s’enflammer sous certaines conditions. Mais cela n’explique pas pourquoi les victimes ne ressentent aucune douleur.

Une autre explication serait un taux d’alcool trop élevé qui, là aussi, s’enflammerait dans certains cas. Mais certaines victimes n’ont jamais bu d’alcool, En 1984, en Écosse, un bébé fut victime d’une CHS dans son berceau. Je doute que ce bébé se soit descendu un biberon de Jack Daniel pour l’apéro du week-end …

Les thèses les plus folles avancent qu’ils s’agirait d’une arme extra-terrestre, ou encore d’une punition de Dieu pour un péché grave commis dans une vie antérieure.

Voici toutes les hypothèses que les scientifiques ont avancé pour comprendre le phénomène.

Le chercheur, anatomiste et chirurgien militaire, Guillaume Dupuytren, refuse de considérer l’alcool comme seul élément déclencheur de la combustion humaine spontanée. Sa théorie sera baptisée pour l’occasion « l’effet de mèche ».
Il faudra attendre plus d’un siècle avant qu’elle ne fasse l’objet d’expériences rigoureuses.
« Tout se passe comme si le corps brûlait comme une bougie », résume Christian Palmiere du Centre Romand de médecine légale de Genève, « la graisse humaine étant la cire, tandis que les vêtements enflammés et imbibés servent de mèche. Ayant pris feu, les vêtements brûlent la peau qui, une fois carbonisée, se fissure. La graisse sous cutanée s’écoule alors, entretenant le processus de combustion. Une combustion dont la température pourrait atteindre 1500 degrés, consumant alors un corps en un peu plus de 7 heures « .

Mais qui se laisserait rôtir vivant sans réagir un tant soit peu ?
Cette théorie, moi, je n’y crois pas. Et je ne suis pas le seul.

Peut être est-ce la seule, un tant soit peu rationnelle, ayant satisfait la majorité des scientifiques, si bien que nombreux pensaient avoir enfin percé le mystère.
Mais si l’on s’en tient aux témoignages des survivants, ils ne se trouvaient pas à proximité d’une flamme lorsque le corps s’est embrasé ; ils s’accordent à dire que le feu venait de l’intérieur.

En 1998, la chaîne de télévision britannique BBC a voulu démontrer la réalité de cet « effet de mèche ». Et bien, Chers Messieurs de la TV, j’ai un scoop pour vous : même conservés dans de l’alcool à 70 degrés, des échantillons de tissus ne sont pas inflammables. De plus, votre expérience était truffée d’oublis. Par exemple, comment expliquez-vous que la carcasse de porc, dont la structure est très proche de celle de l’être humain, ait mis 36 heures pour être carbonisée ?

Bien essayé, mais la CHS demeure encore et toujours un mystère !

En 1994, l’écrivain spécialiste en paranormal Larry Arnold accusera de minuscules particules hautement énergétiques se trouvant dans l’air ambiant, les pyrotons, d’enflammer sporadiquement les corps. Il n’existe à ce jour aucune preuve de leur existence.

En 1995, l’officier de police britannique John Heymer a été le premier à se pencher sur le lien entre CHS et mitochondries. Il s’agit d’organites de la cellule humaine servant à convertir les nutriments en énergie disponible pour le corps. Une défaillance dans cette transformation pourrait entraîner une sorte d’explosion de la mitochondrie, et de celles à proximité, en réaction. Cet enchaînement de mini-explosions des cellules humaines amènerait donc à un embrasement de tout le corps, sans atteindre les matériaux environnants. Elle sera invalidée scientifiquement.

Une autre fait appel au psychosomatique. L’observation des victimes souvent âgées et déprimées laissa supposer qu’un mécanisme d’auto-destruction inconsciente pouvait être à l’origine des combustions. Cette théorie du suicide psychologique a toujours ses adeptes mais fait l’objet de critiques virulentes de la part de la communauté scientifique.

L’hypothèse de la courbe géomagnétique de la Terre :

Les tenants de cette théorie relatent que les cas de CHS augmentent quand cette courbe, qui varie considérablement en fonction de l’activité solaire, est à son maximum. Les CHS seraient le résultat d’une rare interaction entre certaines conditions astronomiques spécifiques et l’état physique d’un individu. Ces conditions réunies entraîneraient alors l’apparition de « boules de feu « .
Cette hypothèse avait été envisagée à propos du cas de Mme Reeser, retrouvée brûlée sur un tapis intact, tandis qu’une étrange boule de feu tournoyait au-dessus de son cadavre. Ces « boules de feu », si on se fit à plusieurs physiciens, dégageraient une énergie produisant des ondes identiques, mais beaucoup plus importantes, à celles d’un four à micro-ondes. Suivant cette hypothèse, les CHS à l’intérieur de vêtements intacts deviennent possibles. L’action d’un gigantesque champ d’ondes radioactives va alors former une boule de feu s’il n’y a pas un corps à consumer. Ces « boules de feu » étant un phénomène naturel avéré, on peut sans doute les considérer comme la cause la plus probable des CHS.

Récemment, le biologiste Brian J. Ford a suscité l’enthousiasme de toute la communauté scientifique en nous apportant le fameux X manquant de notre équation. Selon lui, le phénomène aurait pour origine l’acétone, une substance hautement inflammable et produite naturellement par notre corps. Chez les personnes en bonne santé, l’acétone est évacuée dans l’urine. Ce n’est pas le cas chez les personnes souffrant d’une cétose, une affection grave provoquée par plusieurs facteurs comme l’alcoolisme, le diabète, ou une alimentation riche en graisses, augmentant de manière significative son taux. De quoi provoquer un incendie par exemple au contact d’électricité statique.

Mais alors, pourquoi des enfants en bonne santé sont ils frappés par ce phénomène ?

Nous avons vu plus tôt le cas d’un bébé écossais victime d’une CHS en1984. Dernièrement, en mai 2014, Rahul, un bébé de 3 mois en fut également victime dans l’État du Tamil Nadu en Inde.
Certains médecins pensent qu’il s’agit d’une présence infime de méthane sous la peau du nourrisson qui, au contact de l’air, se transforme en vapeur et finit par s’embraser. Cependant, les rapports médicaux n’allèguent pas cette hypothèse et notent que l’enfant présente un comportement métabolique normal. Certains journaux ont relayé des soupçons de maltraitance, tandis que d’autres ont défendu la thèse d’une rare maladie, appelée combustion humaine spontanée…

Vous l’aurez compris, depuis des siècles, la CHS est considérée comme l’un des plus grand mystère médical et scientifique.
Les théories, allant des plus loufoques aux plus sensées, n’ont jamais été établies comme des vérités absolues, même si dernièrement, la théorie de Ford semble tenir la corde.
Si je devais pendre parti pour l’une ou l’autre, mon cœur irait à celle du géomagnétisme de la Terre.

De nombreux scientifiques font le choix délibéré de ne pas se prononcer et de ne rien publier sur le sujet. Etudier la microscopie ou bien la supraconductivité des molécules de carbone sphériques fait moins tâche – de brûlé – sur son CV, et c’est bien dommage.

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