Connaissez-vous l’île hantée de Pemba ?

Non, nous n’allons pas vous parler aujourd’hui d’un magnifique hôtel sur une île paradisiaque cela serait beaucoup trop beau, bien sûr l’ile de Pemba proche de Zanzibar regorge de surprises étonnantes toute plus belles les unes que les autres.

Ici se dressait fin XVe-début XVIe siècle la forteresse #palais du terrible Mohammed bin Abdul Rahman, qui régnait sur Pemba avant l’arrivée des Portugais.

Surnommé localement Mkame Ndume (Le trayeur d’hommes), il symbolise par son nom la cruauté pour les habitants de Pemba. On aperçoit d’emblée un grand escalier de pierre au débouché d’un chenal long de 1 km (aujourd’hui asséché) qui reliait le site à l’océan, et même si seuls quelques petits murs subsistent, les vestiges de remparts donnent une idée de l’échelle de la résidence et de la puissance de Pujini à son apogée.

Pujini Ruins, Pemba, Tanzania

Les ruines se trouvent à 10 km au sud-est de Chake Chake, près de Pujini. En taxi depuis Chake Chake, comptez environ 11 euros l’aller-retour. ( Peu fréquents et les ruines mal indiquées )

L’île de Pemba était dans le passé l’une des plaques tournantes du commerce d’esclaves.

Ainsi, les habitants pensent que ce sont les esprits de ses anciens esclaves torturés sur l’ile qui hanterait les lieux, plusieurs vestiges de cette époque sont visibles sur les trois îles proche de Dar es Salam en Tanzanie.

Les ruines de Chwaka

Situées au nord de l’île, les ruines de Chwaka sont facilement accessibles et indiquées depuis la route qui part de Kondé et qui va vers l’est de l’île, près du village de Tumbe. Elles sont parmi les mieux conservées de Pemba.

Erigé par Harun Bin Ali, fils de Mkana Ndune de Pujini, ce village afro-shirazien date du XVe siècle. La ville était assez vaste, étalée sur 20 hectares, comprenant un fort, des salles de réception, deux mosquées, un atelier de ferronnerie et un port dans la crique. Il reste aujourd’hui les murs de la grande mosquée encore debout et les arches des portes. Des fouilles ont mis à jour des vestiges (bols, poteries) visibles au Musée de Zanzibar et au Albert Museum à Londres.

La légende raconte que la petite mosquée appelée Msikiti Chooko,  » la mosquée des grains verts  » a été construite pour la femme de Hurun qui aurait demandé à ce que des graines soient mélangées avec le mortier pour maintenir la structure. De nombreuses tombes ont été découvertes derrière la mosquée, dont celle de Haroub lui-même, décorée de carreaux en céramique.

Selon une légende locale, le Mkame Ndume était un notable très cruel habitait le coin au XVe siècle. Son nom signifie le castrateur, en référence à l’habitude prévenante qu’il avait de mutiler ceux qu’il n’aimait pas. Il semblerait que les Portugais l’aient tué. La femme de son fils fit construire la petite mosquée (msikiti ya chiroko) près de leur demeure pour éviter à son mari d’avoir à toucher à d’autres femmes en se rendant plus loin à la prière. Elle fit couper les bras du maçon qui l’avait bâtie, pour lui éviter d’avoir à construire une autre mosquée ailleurs, comme le souhaitait justement son mari. Ayant appris cet acte cruel, les membres de la tribu du maçon, issue de la proche Tanga, vinrent à Chwaka et massacrèrent tout le monde, d’où le nom d’Ukuta wa Damu donné à un endroit tout proche : le mur du sang. Des inscriptions du début du XIIIe siècle ont été relevées sur le site.

Sur le chemin de Chwaka près de la route, vous verrez les ruines d’un fort du XVIIIe siècle, qui fut le siège du gouverneur Mazuri à l’époque du règne de Mombasa à Pemba avant l’arrivée des sultans omanais sur l’île. Une des six tombes porte le nom de  » Mbarouk bin Khatib al Mazuri  » et date de 1807.

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